Nous engageons une réflexion sur le thème du séparatisme (forme postmoderne de la lutte des classes ?) en deux séances, la première axée sur les ségrégations scolaires et la seconde en avril sur la recherche de l’« entre soi » par le développement des résidences fermées.
Le séparatisme social, analysé notamment en France par Eric Maurin, désigne une tendance profonde des catégories sociales économiquement ou culturellement supérieures, à rechercher « l’entre soi » en évitant les catégories immédiatement inférieures à elles, que ce soit dans l’habitat, la scolarisation des enfants ou les loisirs.
Depuis des années, les politiques éducatives avec, par exemple, la mise en place de l’assouplissement de la carte scolaire, ont aggravé les inégalités scolaires et augmenté les distances entre les groupes sociaux. Comme le montre une étude récente de l’institut de recherches de la FSU : « l’impossible démocratisation scolaire : le cas des lycées marseillais », ce développement des inégalités socio-spatiales s’accompagne d’une concurrence entre établissements qui aggrave l’échec scolaire.
A travers l’étude parallèle de l’évitement dans les stratégies scolaires et des contextes territoriaux, il s’agira de comprendre comment et pourquoi le contournement de la carte scolaire se banalise à Marseille, et quel séparatisme en découle. C’est encore plus vrai ici qu’ailleurs, eu égard à la part importante du privé, et des inégalités sociales et culturelles de la population.
Cette séance abordera les politiques publiques et les stratégies d’évitement de la carte scolaire, avec Gwenaelle Audren, doctorante en Géographie. Sylvie Anselme, directrice d’école maternelle à l’école Parmentier dans le quartier de Belsunce, développera les problématiques et pratiques de l’équipe éducative pour sortir des logiques de ghettoïsation et d’échec scolaire.
Pour aller plus loin :
« le Ghetto français »
« Le ghetto français. Enquête sur le séparatisme social »
« article marsactu du 13/02/2013 : le GPS des parents pour contourner la carte scolaire »
Groupedunes
Intervenants
- Gwenaëlle AUDREN, doctorante géographe au LPED (Aix-Marseille Université) – IRD. Elle soutient actuellement sa thèse de géographie sur le thème « Espace scolaire, espace social, quelles interactions citadines sur la géographie scolaire à Marseille ». Elle a écrit un article en 2012 : « Dynamiques scolaires et recompositions socio-territoriales à Marseille », Rives méditerranéennes
- Sylvie ANSELME, directrice de l’école maternelle de Belsunce
Infos pratiques
9h30: aux Grandes Tables – Friche la Belle de mai
10h : nous sommes accueillis par Groupedunes
(niveau 2 – la Friche)
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