L’ouverture le 24 mai 2014 des Terrasses du Port à Marseille relance le débat sur les commerces. Plusieurs aspects :
1/ Marseille et les grands projets commerciaux : pourquoi cette frénésie ?
2/ L’Institut pour la Ville et le Commerce parle de bulle spéculative …
3/ le risque de cannibalisation des centres commerciaux entre eux …
4/ quelle politique foncière de l’EPF Paca en la matière ?
5/ que peuvent penser les commerçants ? …
6/ les commerces de proximité disparaissent peu à peu, au profit de ces « shopping mall » : c’est la disparition du vivre-ensemble, de la différence, du non-normé …
7/ enfin, le Commerce comme la Culture, agissent sur l’image de Marseille …
L’ouverture le 24 mai dernier des Terrasses du Port, complexe commercial de 190 enseignes réparties sur 61 000 m² à la Joliette, relance le débat sur les commerces.
Plusieurs dimensions :
1/ – Marseille a initié une politique de grands projets commerciaux sur l’ensemble de son territoire, entre les Terrasses du Port, l’extension de Centre Bourse (pour atteindre 29 000 m²), celle des Docks (+ 7 622 m²), les Voûtes de la Major (+ 7000 m²), le Stade Vélodrome (+ 20 000 m²), Bleu Capelette (+ 42 000 m² ?), Grand Littoral (pour atteindre 80 000 m²), Shopping Center à la Valentine (28 281 m²) et la réhabilitation de la rue de la République, les grands projets commerciaux qui suscite des questions : pourquoi cette frénésie ? pour qui ? avec quelle logique financière ? pour quels intérêts ? et quel risque de friches commerciales à plus ou moins long terme ? Lire : Marseille gagnée par la fièvre commerciale
2/ – L’Institut pour la Ville et le Commerce, organisme de réflexion sur l’urbanisme commercial, parle de bulle spéculative : « il n’y a jamais eu autant d’argent aujourd’hui pour l’investissement commercial, jugé plus sûr que le bureau ou le logement …. la financiarisation du secteur du commerce va induire un éclatement de la bulle spéculative et le développement de la vacance commerciale …» . Lire : Le commerce est entré dans sa bulle et aussi : Surproduction de surfaces commerciales vers une bulle immobilière
3/ – En 2013, M.P.M. a adopté le document d’aménagement commercial (DAC), l’un des grands documents stratégiques dépendant du schéma de cohérence territorial (Scot) qui harmonise l’implantation des commerces au-delà de 1000 m². Mais la carte des zones isochrones à 15 minutes des centres commerciaux (voir Marsactu) montre la superposition des zones de chalandises, avec le risque grand de cannibalisation des centres commerciaux entre eux, et à terme, le risque de friches … Lire l’article de Marsactu : le Bal des cannibales
4/ – quelle politique foncière ?
Face à cette mutation du secteur commercial et compte-tenu des ressorts qui l’animent, la mobilisation du foncier qu’il implique ne serait-elle pas plus judicieuse pour un projet économique d’une autre nature ?
Et la loi du 18 juin 2014 relative à l’artisanat, au commerce et aux très petites entreprises dite loi Pinel, « ne bouleverse rien et ne simplifie pas grand-chose ».
5/ – à savoir qu’une structure associative subventionnée, Marseille Centre, qui fédère une vingtaine d’associations de commerçants, s’emploie depuis 1985 à améliorer la qualité de l’accueil, le confort des visiteurs, et agit sur tous les fronts : environnement, sécurité, propreté, accès, stationnement.Lire : Marseille en chiffres, et aussi : Marseille Centre
6/ les commerces de proximité disparaissent peu à peu, au profit de ces « shopping mall » US, véritables lieux de vie fermés transposant le monde idéal et normé. C’est la disparition du vivre-ensemble, de la différence, du non-normé ? Au fond, de quoi est constitué une ville, sinon par du lien social ?
7/ enfin, le Commerce, comme la Culture, peut agir sur l’image de Marseille : voir la séquence « émotion » des Terrasses du Port, « émotion »
, où l’on rentre dans la ville en survolant la mer, comme un avion qui atterrit sur le boulevard du Littoral en évitant consciencieusement les périphéries. Là aussi, qui mangera l’autre : qui, de la ville ou du complexe commercial, gagnera en image et en notoriété ?
Intervenants :
Table-ronde avec : William ALLAIRE (journaliste économique, URBAPRESS), Frédéric LEVY (WAAW, Cours Julien), Patrick LACOSTE (urbaniste, CVPT), des économistes et sociologues, et le témoignage de Mohamed BOUKROUCHE (président du Conseil de Quartier de Noailles).
J C Gaudin préfère favoriser le commerce pour les Marseillais nantis et les croisiéristes plutôt
que le logement social:c’est un fait… et pourtant il a été réélu à la tête d’une ville qui compte beaucoup de pauvres!!
Comprenne qui pourra! Création de quelques emplois?? Abstentions records ?
Tout cela finira mal avec une progression du FN aux prochaines élections je n’en ai aucun doute !