Avec Alain Badiou, parlons des fragmentations urbaines

© Alt(r)avoce

samedi 11 octobre 2014 à partir de 9h30

La culture à l’épreuve de l’urbain

Le thème de l’urbanisme et des multiples fragmentations qu’il engendre ou dont il se compose, s’est imposé pour Marseille analysée comme une ville-qui-inclut-ses-banlieues, qui veut certes se donner un nouveau visage mais qui, au fond, est saisie par un désenchantement dont les causes doivent être recherchées.
La rencontre de PENSONS LE MATIN du 11 octobre avec Alain Badiou permettra d’approfondir la réflexion, en écoutant ce philosophe qui connaît Marseille, ses habitants et ses tensions, et qui sait interroger les « Images du temps présent »*.

Cet échange s’inscrit dans un cycle marseillais, ÉVÉNEMENT BADIOU AU CŒUR DE MARSEILLE, avec :
– le mercredi 8 octobre : au Toursky, Alain Badiou parlera de philosophie, de poésie et de théâtre : « vers une discipline des conséquences »
– jeudi 09 octobre : au cinéma Variétés, il participera au débat faisant suite au film « Souffles de vie : la victoire des Nestlé de Marseille » et évoquera les luttes ouvrières, luttes d’émancipation et « l’hypothèse communiste »
– vendredi 10 octobre : à la salle Atout Sport, bâtiment M1, 6 rue de la Busserine,13014, il échangera avec le Collectif des Quartiers Populaires de Marseille sur le « Réveil de l’histoire » et la place des habitants des quartiers populaires
– samedi 11 octobre, en soirée, au théâtre Gyptis, il discutera de psychanalyse et politique : « Élever l’impuissance à l’impossible »
– et dimanche 12 octobre, en clôture du festival les Littorales, Alain Badiou lira quelques extraits de son œuvre littéraire.

photo : Alain Badiou photographié par Florence Pazzottu
Tous droits réservés © Alt(r)a Voce

* « Images du temps présent » est un volume du Séminaire d’Alain Badiou représentant deux années et demie d’interventions mensuelles, et qui vient de paraître depuis avril 2014 chez Fayard dans la collection « Ouvertures ».
photo :

Intervenant


  • Alain Badiou

Synthèse en cours


10h30 Au Gyptis, 136 rue Loubon, 13003 Marseille

Le samedi 11 octobre 2014 à 10h30




Il est 1 commentaire

Ajoutez le vôtre
  1. Pascal DINCKI

    Bonjour,
    Quelques mots pour continuer les échanges de ce matin.
    On a parlé culture. Mais le mot culture peut avoir une acception plus large que celle utilisée. Outre qu’on puisse l’entendre comme le fait de connaître son passé et son présent afin de construire son avenir, les domaines vont plus loin que les arts reconnus.
    Connaître sa ville, ses institutions, ses acteurs, son histoire, ses luttes, fait partie de la culture citoyenne.
    Notamment, notre région a une culture industrielle et technique, qui se perd certes, mais qui est riche. Mais pourquoi venir sur ce sujet?
    On a parlé de nos jeunes, qui sont la richesse potentielle de la ville, et vu que le plus grand nombre a une éducation de faible niveau. Ces jeunes sont facilement accessibles à la culture de l’industrie et des techniques, et elles leur permettraient de construire une idée de leur avenir, peut-être une envie d’apprendre à faire quelque chose de leurs mains, et un jour d’en être fier. Alors revenons vers cette culture de l’artisan ou de l’industriel, humaine, fondatrice.
    Avec cette culture, nous saurions que nous avions ici un savoir faire élevé en construction et réparation navale. A l’heure ou AREVA a construit en Ecosse une usine de 750 emplois directs pour faire de l’éolien off-shore, et alors que nous avons avec le delta du Rhône un site idéal pour développer de l’éolien off-shore flottant (avec une intéressante partie recherche et développement, pour utiliser toutes les compétences), avoir cette mémoire, cette conscience, nous aurait peut-être permis d’être les premiers sur un chemin d’avenir.
    On a parlé du port de Marseille. Celui-ci, il faut le savoir est le premier port de France et est en développement fort sur le trafic conteneurs. Il génère plus de 40 000 emplois. Mais les Marseillais le connaissent peu, en ont souvent une image négative et de quelque chose du passé.
    Il présente cependant 2 problèmes:
    Le premier est général: l’augmentation de la productivité fait qu’on n’a plus besoin de toute la main d’oeuvre disponible. C’est un problème de finalité de système: à quoi sert de faire tourner l’économie si les gens ne vivent pas? (Oui, à concentrer toujours plus de richesse dans quelques mains. Mais est-ce l’intérêt général et est-ce une finalité pour l’humanité?)
    Le second est spécifique et appelle une réflexion locale: Le port est éclaté entre Marseille et Fos, qui sont situés sur des territoires différents. Si on rajoute à cela le fait que 50 % des CSP+ qui habitent à Aix travaillent à Marseille mais paient leurs impôts à Aix, sans préjudice de nombreux autres sujets (transports, ..), on peut penser que la refondation de Marseille passe par une réflexion sur la cohérence du territoire.
    Ce sujet est sensible, beaucoup critiquent la métropole, qui est sans doute critiquable. Mais Marseille peut-elle se refonder, recréer une unité, une vision et une culture communes, si elle ne prend pas à bras le corps ce problème de cohérence territoriale?
    L’immobilisme de nos élus sur ce sujet est à l’image de leur fonctionnement général, la situation des habitants et de la ville peut continuer à se dégrader: il faut surtout ne rien faire, il leur faut conserver leurs places et leur clientèle. D’ailleurs, pourquoi feraient-ils autrement, puisqu’il suffit de 13% des vois potentielles pour se retrouver maire de la deuxième ville de France?
    Alors, comment les citoyens peuvent-ils reprendre la main, se réapproprier le politique et décider du sort de leur territoire, notamment sur cette question du territoire?
    Un développement de la culture historique, géographique, industrielle et économique pourrait-il être un des éléments de réponse?


Laisser un commentaire